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petit verre de Calvados me semble tout indiqué pour lui.

— Et pour nous aussi ! fit Audigny.

De nouveau, le lendemain, les poules, les canards, les moutons, les vaches, les chiens, toute une fanfare dispersée et discordante, se préparaient indéfiniment sous la fenêtre de Boureil à lui jouer une aubade.

Une longue journée vide commençait. Tous ses souvenirs poétiques se rapportaient à des moments de profond ennui. Mais cette pensée aidait peu Boureil à prendre son mal en patience.

Quelqu’un frappa. C’était Lemercier. Il entra, s’assit et ne dit mot. Boureil parla avec enthousiasme du Canada, de ses grands lacs, de ses grands fleuves, de ses grandes forêts, de ses grandes montagnes, surtout de son brave petit peuple. À la fin, le vieux paysan se leva :