Page:Baillargeon - La Neige et le feu, 1948.djvu/133

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

chambre prenaient intérêt aux affaires de la maison.

Longtemps Boureil s’était ingénié avec un plaisir malin à découvrir la vraie raison des idées d’un chacun : passion ou intérêt toujours fort éloignés des idées. Peut-être parce qu’il n’attachait plus beaucoup d’importance à ce fond des choses, sa perspicacité lui faisait défaut. Ce soir, on voulait donner à Simone le temps de se défaire d’un vieil ami qui lui tenait compagnie plus longtemps que d’autres fois en l’absence de Boureil. Mais ce dernier le vit sortir de sa chambre. Aussitôt il fit demi-tour et quitta l’hôtel. Il se traitait déjà de jaloux, d’esprit étroit, quand, renversé par une auto, il se heurta la tête contre un pavé. Un instant il reprit connaissance pour voir quantité de visages penchés sur lui, et des yeux qui cherchaient comme à distinguer un objet au fond d’un puits très creux…