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affaire, c’est qu’il ait voulu emprunter à un étranger plutôt qu’à l’un de ses compatriotes. Chez nous, on ne montre aux étrangers que le beau côté des choses. Prenez mon grand ami Roblot. De tant d’années que nous avons vécues ensemble, l’un à côté de l’autre, il ne m’a pas demandé un sou. C’est épatant, cela, n’est-ce pas ?

« Son père est mort il y a peu. C’était un riche propriétaire de vignobles. Je me propose d’aller passer quelques jours là-bas. Par amitié et aussi parce que, en ma qualité de professeur de français, je dois m’intéresser à la vie française sous tous ses aspects. Et puis, Roblot est riche, mais il est intelligent, lui. À côté de l’Écossais avec qui je viens de faire un voyage !… Nous avons fait un bon voyage. Mais ce dernier ami est d’une parcimonie bête. J’ai dû payer tous mes repas et complimenter tout seul les serveuses. Rien de moins intelligent que ces