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Valete. Reſpice.

A Dieu l’home fidele, ore en terre giſant
Ci dauant la terreur du rebelle & du vice.
Te beniſſe à iamais le Soleil de Iuſtice,
De ſa viue clairté pariouïr te faiſant.
Sur l’âme de ton ſerf au cercueil repoſant,
Ô Tout puiſſant regarde : & tout le malefice
Des pechés amorti par ta grace propice,
En l’extréme beſoin l’aide ne refuſant.
Toi, qui pour ſauuer l’home en l’arbre de la Croix
Nu pendis ataché, les deus mains etanduës :
Où l’eſprit tu rendis pour nous tous vne fois :
Où paſſas de la mort l’épouuentable pas :
Où pour nous enduras cinq plaies à nous duës :
Sauue ce bel eſprit viuant par ton trepas.



LES IX LECONS DES VIGILES.

i. Parce mihi domine.

ardonne moy, Seigneur, car mes iours ne ſont rien.
Et qu’eſt ce du mortel que tu le fais ſi grand ?
Ou qu’en lui mets tõ cueur, qui ſoin de l’home prãd ?
Matin le viſitant tu le conois trop bien.
Iuſqu’à quand me lerras ſans pardon ni faueur ?
Ne me ſoufriras-tu ma ſaliue aualer ?
I’ai failli. Que faut il pour quite m’en aler
Que ie face enuers toi, des homes le Sauueur ?