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de choses qui la surpassent. Les lois qu’enseigne la science sont et demeurent, non des affirmations absolues, mais des questions que l’expérimentation pose à la nature et dont il faut être prêt à modifier l’énoncé, si la nature refuse de s’y accommoder. » « Pourquoi dès lors, dit encore M. Boutroux, l’homme n’aurait-il pas le droit de développer pour elles-mêmes celles de ses facultés que la science n’emploie qu’à titre accessoire ou même qu’elle laisse plus ou moins inoccupées ? » Telle est précisément la fonction de l’esprit religieux. Elle est à la fois légitime et nécessaire ; car la vie a des postulats comme la science.

Ainsi l’esprit scientifique ne devrait admettre que de l’inexpliqué et non de l’inexplicable, que de l’inconnu et non de l’inconnaissable. Cette distinction, Condillac l’avait faite, et c’est ce qui sépare absolument sa doctrine de celle des philo-