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Michel ne devait accuser que lui-même. Pourquoi avait-il accepté si légèrement de se lancer dans cette dangereuse aventure, et surtout d’y entraîner avec lui sa femme et ses enfants ? Est-ce qu’il aurait jamais dû arracher la pauvre et délicate créature à son pays, aux habitudes de toute sa vie, à son intérieur confortable, à ses besoins de tranquillité, alors surtout que sa santé, qui n’avait jamais été bien robuste, commençait à s’affaiblir avec l’âge ? Quelle nécessité si pressante l’avait poussé à risquer ainsi leur vie à tous dans le seul but de rétablir leur fortune compromise ? N’auraient-ils pu être heureux, même avec une situation sensiblement amoindrie ? C’était surtout, il est vrai, l’avenir de ses deux enfants qui lui avait fait prendre cette fatale détermination ; mais ils étaient jeunes, intelligents, aimables tous