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CHAPITRE VIII

Pauvres petits !


L’oncle Daniel arriva seulement le surlendemain avec un médecin de ses amis, le docteur Hugon, un ancien major de la marine marchande. Ils avaient pourtant brûlé les étapes, et venaient directement de Manakarana, avec une triple équipe de porteurs, marchant jour et nuit sans s’arrêter un seul instant. Malgré toute leur diligence, ils arrivaient hélas ! beaucoup trop tard. Un des plus redoutables inconvénients des tentatives de colonisation à deux ou trois jours de distance d’un centre important, c’est précisément qu’en cas d’alerte, d’accident, de maladie grave, le secours indispensable arrive forcément avec un retard qui le rend souvent inutile.

Il est vrai que ces accès de fièvre pernicieuse affectent une marche si foudroyante qu’aucun remède ne pourrait sans doute les enrayer, ni même en reculer le fatal dénouement. Fût-il arrivé quarante-huit heures plus tôt, le docteur Hugon n’eût pu très probablement qu’assister impuissant à l’agonie de Mme Berthier.