Page:Badin - Une famille parisienne à Madagascar avant et pendant l’Expédition, 1897.djvu/88

Cette page n’a pas encore été corrigée

sur les siens avec tendresse ! C’était cette poitrine, aujourd’hui dure et froide comme la dalle d’une tombe, qu’il avait pressée tant de fois, palpitante de vie et d’amour, sur son cœur !

Sa main était encore enlacée à la main de la morte, il ne pouvait se résoudre à la retirer ; en restant ainsi, il lui semblait qu’il retardait un peu le moment de la séparation définitive ; il n’osait faire un mouvement, craignant de rompre le charme. Mais alors une autre main se posa sur son épaule, et la joue toute trempée de larmes de Marguerite effleura sa joue.

Michel se redressa brusquement ; puis, tendant les bras à ses enfants, il les étreignit en pleurant.

Au dehors, c’était une radieuse journée, un éblouissement de soleil sur le ciel bleu, des chants d’oiseaux, des parfums de fleurs.