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un grand rôle et s’adjoignent aux mots, aux verbes surtout, pour en modifier ou en nuancer le sens, ainsi que nous faisons nous-mêmes avec nos verbes, comme dans revenir, survenir, parvenir, convenir, devenir. L’orthographe, au surplus, n’a rien de fixe, pas plus que la prononciation : généralement par euphonie on supprime ou on modifie l’articulation de certaines voyelles, des voyelles terminales surtout ; c’est ainsi qu’on prononce Ranilarivoune pour Rainilaïarivony, Tananarive pour Tananarivo, Rouve pour Rova, etc. En outre, c’est sur l’avant-dernière syllabe et non sur la dernière, comme chez nous, que porte l’accent tonique.

Marguerite apprit assez vite et sans beaucoup d’étude quelques phrases usuelles, qu’elle s’amusait à adresser au fidèle Naïvo : Noana aho (J’ai faim) ; Mangetaheta hao ; Amalao rano hao (J’ai soif ; allez me chercher de l’eau) ; Veloma (Adieu). Elle apprit aussi à dire les jours de la semaine : Alatsinainy (lundi), Talata (mardi), Alarobia (mercredi), Alakamysi (jeudi), Zoma (vendredi), Sabotsy (samedi) et Alahady (dimanche).

La semaine du Malgache se compose, en effet, de sept jours, comme la nôtre ; seulement il n’y a pas de dimanche en réalité, et chacun prend son repos comme il l’entend et quand bon lui semble. Le mois est calculé d’après les révolutions lunaires, et l’année se compose de douze révolutions, de sorte qu’il n’y a pas d’époque fixe pour le commencement et la fin de l’année. Enfin le jour n’est pas divisé en heures, mais simplement en six parties : l’arrivée du jour, la croissance du jour, le plein du jour, le départ du jour, la nuit, la grande nuit.

A mesure que Marguerite, grâce à ses conversations avec