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bâton devant l’ouverture et cela suffit pour que personne n’y entre.

Généralement, dans leurs visites au village, Mme Berthier et sa fille se faisaient accompagner par Naïvo, ce domestique comorien qui savait assez de français pour leur servir d’interprète. Plus intelligent et plus débrouillard que les Sakalaves, il avait un fond de jovialité native qui se traduisait souvent par des grimaces extraordinaires. Impossible d’ailleurs de lui donner un âge ; lui-même, comme tous les Malgaches, ignorait quand il était né. Lorsqu’on le lui demandait, il répondait avec un geste vaste : « Moi grand comme ça quand Farantsay (Farantsay pour Français) bombardé Majunga ! »

Ce brave Naïvo faisait le bonheur de Marguerite, qui ne se lassait pas de l’écouter baragouiner français ou anglais, et s’amusait à se faire donner par lui des leçons de malgache. C’est une langue très simple à apprendre que le malgache, du reste ; car elle n’a point de grammaire et ses caractères sont les mêmes que les nôtres. Il n’y a ni genres, ni nombres, ni cas, ni flexions de déclinaison, ni distinction entre substantifs et qualificatifs ; mais seulement des noms, des pronoms, des verbes et des particules. Ces particules, explétives ou autres, jouent