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fort désagréable pour les Européens. Leurs vêtements, à peu de chose près semblables à ceux des autres femmes malgaches, se composent d’une sorte de jupe de cotonnade ou de calicot dont elles s’entourent les reins en la serrant à la ceinture, d’une camisole étriquée qui leur comprime affreusement la poitrine tout en ne la dissimulant qu’imparfaitement, et, par-dessus, d’un lamba d’une espèce particulière, sorte de sac plus ou moins ample, ouvert aux deux bouts, qui leur remonte sous les bras ; comme ornements, elles portent des boucles d’oreille en cuivre ou en argent, et parfois des colliers et des bracelets en verroterie.

Ces femmes paraissent beaucoup moins indolentes et moins paresseuses que les hommes. Chaque fois que Mme Berthier et sa fille se rendaient au village, elles étaient sûres de les trouver toutes ou presque toutes en train de piler le riz ou se livrant à quelque autre besogne de ménagère. Souvent, les deux Parisiennes s’amusaient à les regarder travailler ainsi dans la cour intérieure, de leur case.

Ces cases étaient d’ailleurs à peu près toutes les mêmes, avec leurs parois en côtes de ravenala amarrées par des lianes, et leurs toits en paillotes ; à l’intérieur, dans un des angles, le foyer surmonté de tablettes en bois où boucanent la viande de bœuf et le poisson ; à côté, une marmite en fonte, quelques autres ustensiles de cuisine et quelques pots en terre noire, des cuillères de bois, des gobelets de corne ; en guise de fontaine, un long bambou fermé à l’une de ses extrémités et dont les cloisons intermédiaires ont été enlevées. Point de fermeture sérieuse à la porte. Quand l’habitant de la case s’absente, il plante un