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d’importation française uniquement, l’usage en est très peu répandu, encore qu’il ne revienne pas à un plus haut prix que dans le Nord de la France. On peut dire que les Sakalaves sont très sobres à l’ordinaire, ce qui ne les empêche pas de se livrer avec frénésie, quand l’occasion se présente, à l’abus des victuailles et des boissons.

Bien entendu, les hommes de corvée envoyés par Ramasombazah et le gouverneur de Befandriana avaient laissé leurs femmes dans leurs villages respectifs ; mais les Berthier avaient journellement l’occasion de voir celles de Maevasamba qui venaient à la concession offrir quelque volaille ou des bananes, histoire de se faire donner quelque chose. « Cadeau ! cadeau ! » tels sont les premiers mots français que les femmes indigènes, et beaucoup de leurs époux également, apprennent à prononcer.

Ces femmes sont généralement bien faites ; il y en a même de réellement jolies. Elles portent les cheveux nattés, partagés régulièrement par petits carrés, et pommadés avec une graisse de bœuf aromatisée d’une odeur