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parenthèse – ces chaînes d’or et d’argent, ces anneaux, ces pendants d’oreille, ces bracelets. On ne travaille pas mieux en Europe ; eh bien ! si tu voyais avec quels instruments rudimentaires nos orfèvres indigènes les fabriquent, tu ne voudrais pas le croire. Ce qui leur manque le plus, c’est la matière première ; les exploitations aurifères ne produisant pas encore de quoi fournir à leurs besoins, ils se servent uniquement de nos pièces de vingt francs, qu’ils se procurent non sans peine et surtout non sans de gros frais. Quoi qu’il en soit, l’orfèvrerie est une des industries qui se développeront certainement le plus vite à Madagascar, à mesure que les minerais d’or seront mieux exploités. Mais nous avons aussi nos forgerons, nos ferblantiers indigènes, et je t’assure que ces derniers surtout sont loin d’être maladroits ; c’est chez eux que je prends mes baignoires, mes arrosoirs, mes chéneaux, mes caisses, mes boîtes de tout genre et de toute dimension, voire mes assiettes communes. Ce n’est pas tout ; nous avons encore nos tailleurs, nos cordonniers, nos tanneurs, nos verriers, nos porcelainiers, nos fabricants de savon, nos fabricants de poudre, nos fondeurs de canons et de mortiers. La plupart de ces industries, il est vrai, ont été importées à Madagascar, il n’y a pas très longtemps, par l’anglais Cameron, et surtout par le français Laborde. Une chose, en revanche, qui appartient bien en propre aux Malgaches, c’est leur procédé d’extraction de la pierre sans poudre ni dynamite, rien qu’en étalant sur la surface du bloc à extraire une couche d’herbe pressée et en la faisant brûler lentement. Une industrie encore que j’oubliais parmi celles de l’île, c’est l’industrie des produits chimiques et organiques, potasse,