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possible… Je n’ai rien fait pour cela… C’est une erreur, évidemment.

— Non, monsieur Daniel Berthier-Lautrec, ce n’est pas une erreur, reprit le Général. C’est bien pour vous que, sur ma présentation, le Général en chef a demandé au gouvernement de la République cette juste récompense du dévouement de tous les instants que vous avez montré à l’œuvre accomplie par le Corps expéditionnaire. Du premier jour jusqu’au dernier, nous avons trouvé auprès de vous le concours le plus actif, le plus intelligent, le plus désintéressé. Aux heures critiques du débarquement des troupes, vous avez mis à notre disposition tous vos bâtiments et votre nombreux personnel, sans vouloir accepter aucune indemnité. Puis, sous la généreuse inspiration de Madame, vous avez installé à vos frais cette belle ambulance de Maevasamba, où nos malades et nos blessés ont trouvé les soins les plus admirables. C’est au nom de tous ceux qui vous doivent la vie, au nom de leurs familles et de leurs camarades dont je me fais ici l’interprète, que je vous félicite et que je vous remercie. »

Sur ces mots, le général Metzinger donna l’accolade au nouveau chevalier ; puis, serrant la main de Georges Gaulard, il s’inclina respectueusement devant sa femme et se retira.

« Décidément, murmura l’oncle Daniel en se penchant à l’oreille de Georges Gaulard, je ne serais pas éloigné de croire qu’après tout cette affaire de l’expédition n’a pas été si mal menée qu’on voulait bien le dire ! »