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ne voudrais pas partir sans avoir pu assister à la petite fête.

— Justement, mon général, répondit Georges Gaulard, je voulais vous demander de me faire l’honneur d’être mon premier témoin. »

Pour second témoin, Georges Gaulard choisit le plus ancien de ses camarades, un capitaine breveté attaché comme lui à l’état-major de la première brigade.

Quant à Marguerite, elle n’en voulut pas d’autres que le brave docteur Hugon, son second oncle, comme elle l’appelait, et un ami de Daniel, un excellent homme très simple et très modeste.

Bien entendu, ce fut à Majunga, devant le vice-résident, que le mariage fut célébré, attendu qu’à Maevasamba, ni du reste à Manakarana, il n’y avait personne qui pût tenir le rôle d’officier de l’état civil.

Ce fut un événement pour la petite ville, devenue d’ailleurs depuis l’ouverture de la campagne une station d’une certaine importance. Georges Gaulard n’avait que des camarades et des amis dans l’élément militaire, qui tenait le premier rang à Majunga. De son côté, l’oncle Daniel y était très populaire, depuis le temps que son brick la Ville-de-Paris y faisait de régulières et fréquentes apparitions. Aussi peut-on dire que le matin du mariage de Marguerite et de l’ex-capitaine tout Majunga se pressait dans la petite église des Jésuites ; ceux qui n’avaient pu trouver place à l’intérieur formaient devant la porte un rassemblement si considérable que les mariés et leur cortège eurent la plus grande peine à se frayer un passage jusqu’à l’autel. Marguerite eut un véritable succès de beauté quand elle apparut au bras de l’oncle Daniel, rayonnant