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s’enfuit précipitamment du côté de la maison, où il s’enferma dans son cabinet. Le vieux renard en était venu sans trop de difficulté à ses fins, qui étaient de pénétrer les sentiments du Capitaine et de sa nièce l’un pour l’autre.

Le soir même, sans plus attendre, après une conférence secrète avec Henri et le docteur Hugon, il engagea la dernière partie, la partie décisive, de ses ingénieuses machinations. Le café et la bouteille de vieux cognac ayant été servis sur la table du salon, il tira gravement de sa poche un projet de cession de sa maison de commerce en quatorze articles, dont il donna lecture à haute voix, son lorgnon d’écaille à cheval sur son gros nez :

Entre les soussignés :

1° Daniel-Prosper-Étienne Berthier-Lautrec, négociant propriétaire, à Manakarana, province du Boueni, Madagascar, d’une part, et

2° Marie-Alexandre-Georges Gaulard, capitaine breveté, officier d’ordonnance du général Metzinger, chevalier de la Légion d’honneur, d’autre part,

Il a été convenu et arrêté ce qui suit :

Article premier. Le sieur Daniel-Prosper-Étienne Berthier-Lautrec vend et cède en toute propriété au sieur Marie-Alexandre-Georges Gaulard, qui l’accepte, sa maison de commerce sise à Manakarana, province du Boueni, Madagascar, et le domaine y attenant avec toutes ses dépendances, magasins, dépôts de marchandises, etc.

Suivaient douze autres articles, où toutes les conditions de la cession étaient stipulées en grand détail, ainsi que le prix convenu, le mode et les époques de paiement,