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à l’ambulance. Quant à Marguerite, elle aussi avait changé singulièrement : c’était maintenant une vraie femme, avec le teint doré et les formes pleines d’un beau fruit mûr.

« Vous voilà ! Vous voilà ! s’écria-t-elle toute joyeuse, en accourant au-devant du jeune homme, le premier moment d’indécision passé. Comme c’est gentil de ne pas avoir oublié votre promesse ! »

Tout ému de cet accueil affectueux, le Capitaine regardait la jeune fille, la gorge trop serrée pour pouvoir parler. Enfin un mot, le même qu’il avait dit naguère en revenant à la vie, lui monta eux lèvres, et, d’une voie tremblante, il murmura :

« Ma sœur ! »

Plus troublée qu’elle ne voulait le laisser voir, Marguerite répondit en riant :

« Oh ! mais, vous vous croyez donc toujours malade ? Ce temps-là est bien loin. Il n’y a plus d’ambulance maintenant, plus de sœur infirmière ! Ce qui n’empêche pas – ajouta-t-elle gentiment – que votre ancienne chambre vous attend toujours. Il faut même que j’aille y donner un dernier coup d’œil. Vous permettez ? »

Puis, coupant court aux remerciements du jeune capitaine, elle se glissa prestement dans l’intérieur de la maison en lui criant :

« C’est mon oncle et Henri, qui seront surpris quand ils vous retrouveront installé ici en rentrant ! »

Encore tout penaud de n’avoir pas su mieux exprimer à Marguerite la joie qu’il avait eue de la revoir, Georges Gaulard monta à « sa chambre » et s’occupa de déballer les quelques menus bagages qu’il avait apportés avec lui, car