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allons conquérir. Il y a encore un fameux coup de collier à donner, mais c’est le dernier.

Du côté où nous l’abordons, c’est-à-dire à l’est, Tananarive est couvert par deux chaînes parallèles d’égale hauteur, toutes les deux fortement défendues, et qu’il s’agit d’emporter successivement. Le point culminant de la seconde chaîne, celle qui est la plus rapprochée de la ville, est Ambodidempona, où se trouve l’Observatoire des Jésuites, qui domine et commande Tananarive. Une fois là, la ville est à nous.

Le 29 au soir, l’ordre général pour la journée du lendemain commence ainsi : « Ensemble du mouvement : Demain enlèvement des positions situées à l’est de Tananarive. Capitulation de la ville, ou assaut et entrée de vive force. »

Il est cinq heures du matin. Les deux brigades s’ébranlent à la fois, en combinant leur mouvement, celle du général Voyron par le nord-ouest, celle du général Metzinger par le sud. Avec une rare vigueur, l’une et l’autre refoulent devant elles tout ce qu’elles rencontrent. Vers le midi, la première ligne est enlevée sans trop de difficulté. Après quelques minutes de repos, marche en formation de combat contre la seconde ligne. Les balles sifflent dru, mais on ne s’arrête pas pour si peu ; et nous escaladons au pas de course le mamelon où se dresse l’Observatoire. Le bataillon malgache y arrive le premier, au moment même où les Hovas viennent de l’évacuer en y laissant sept cents cadavres ; les braves Tirailleurs y trouvent un canon Hotchkiss et des munitions abandonnées et, tournant aussitôt la pièce contre la ville, ils tirent coup sur coup.