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ne te dit rien, il y a ici d’autres voies ouvertes à l’activité des gens qui ne craignent pas leur peine, l’agriculture par exemple. Évidemment toutes les parties de l’île ne sont pas également fertiles. A côté de forêts magnifiques, de plateaux propices à la culture et qu’il serait aisé de rendre admirablement productifs, on trouve des terrains complètement arides, avec un sol ingrat, rocailleux, d’où l’on ne saurait rien tirer. Mais, en somme, avec ses bons et ses mauvais côtés, Madagascar, qui a une superficie plus grande que celle de la France, nous offre autant de chances d’avenir, au moins, que les meilleures de nos colonies. Une difficulté, il est vrai, qui retardera longtemps encore le développement de l’île, c’est le manque de bras. Dans la région que j’habite, notamment, les indigènes sont d’un caractère nomade et se soucient peu de cultiver la terre ; pour les remplacer, on est obligé d’aller chercher des travailleurs en Afrique, et jusque dans l’Inde. L’absence de voies de communication praticables pour relier entre eux et aux ports principaux les divers centres de production est également un obstacle sérieux. Mais tout cela pourra s’arranger à la longue ; c’est une simple affaire de temps et d’argent. La preuve en est qu’on compte déjà à l’intérieur de l’île un certain nombre d’exploitations en pleine prospérité et d’un rendement merveilleux. J’ai eu occasion de voir dans le Sud des plantations de café, de canne à sucre, de coton, de vanille et de tabac qui étaient tout simplement admirables. Il y a aussi des forêts de caoutchouc en pleine exploitation, à côté d’autres bois immenses où se trouvent des arbres d’essence supérieure, aptes à toutes sortes d’usages, comme l’