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Infanterie de marine, Chasseurs d’Afrique, etc. Malheureusement, il avait bien fallu limiter le choix des hommes et des officiers, et faire ainsi nombre de mécontents. Tout le monde aurait voulu être du coup de collier de la fin et prendre sa part de la prise de Tananarive.

Plus de route ! Plus de voitures Lefebvre ! La colonne légère emportait deux mille cinq cents mulets de bât, des troupeaux de bœufs et deux cent quarante tonneaux de vivres, de façon à ne pas être obligée de s’arrêter en route, autrement que pour les repos réglementaires. Comme on n’a pas voulu laisser les impedimenta en arrière, la marche se poursuivra assez lentement, mais méthodiquement, étapes par étapes, sans que sa durée d’après les calculs les plus rigoureux puisse dépasser vingt jours au maximum ; c’est-à-dire que les cent quarante-cinq kilomètres qui séparent Andriba de Tananarive seront franchis avant la fin du mois, et que le 1er octobre le drapeau tricolore flottera sur la terrasse du Palais de la Reine.

Les reconnaissances envoyées le 7 et le 10 pour recueillir des renseignements sur les intentions de l’ennemi avaient rapporté qu’il était fortement retranché à Tsinainondry et à Ampotaka. Tsinainondry (boyaux de chat) est un défilé dans la vallée du Firingalava, qui eût pu arrêter nos troupes s’il avait été défendu par des soldats dignes de ce nom ; mais, heureusement pour nous, avec les Hovas, les Sakalaves, les Makoas, fussent-ils armés des fusils et des canons à tir rapide que nos bons amis les Anglais se sont fait une joie de leur fournir (à beaux deniers comptants, bien entendu), ce danger n’était pas à craindre.