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qu’il avait fait décapiter sans autre forme de procès et dont il avait envoyé les têtes à Tananarive. Mais cet ingénieux stratagème n’avait pas eu tout le succès qu’il en espérait. Quelques jours précisément avant l’occupation d’Andriba par nos troupes, il était encore tranquillement dans ce poste à la tête de ses hommes, lorsqu’il reçut la visite de quatre tsimondoas – courriers royaux – envoyés par le Premier Ministre pour s’emparer de sa personne et l’emmener à Tananarive. Accusé d’avoir livré Marovoay presque sans combat et d’avoir pris lâchement la fuite, au lieu de s’ensevelir sous les ruines de la place après avoir mis le feu aux maisons, aux munitions et aux approvisionnements, comme il en avait reçu l’ordre, Son Excellence Ramasombazah, 14e honneur, gouverneur général du Boueni, Général en chef des armées de la reine, avait été condamné comme traître à être brûlé vif ; et immédiatement après la proclamation de la sentence son exécution avait eu lieu dans un des faubourgs de Tananarive.

« Voilà donc, continuait Henri, le véritable assassin de notre père châtié comme il méritait de l’être. Malgré l’atrocité de son supplice, je ne me sens aucune pitié pour lui ; j’aurais volontiers porté mon fagot au bûcher sur lequel il a péri. Bien que je n’aie été pour rien dans cette trop juste expiation du plus abominable des crimes, je me sens un gros poids de moins sur la poitrine, et maintenant seulement je vais pouvoir me consacrer à mon service, le cœur complètement libre de toute préoccupation. Depuis la disparition de Ramasombazah, nous avons déjà usé deux autres généraux, Rainitavy et Rainianjalahy. Voilà qu’on parle maintenant d’