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sonnèrent la charge, et les hommes, escaladant avec un entrain magnifique les crêtes du Beritsa, culbutèrent en un rien de temps les lambas blancs qui s’enfuirent précipitamment à travers la brousse, non sans qu’il en tombât un grand nombre dans un ravin qui leur barrait le chemin.

Arrivés sur le sommet du Beritsa, nos troupes furent tout étonnées de se trouver au milieu d’un double camp de deux cent cinquante à trois cents tentes chacun, ce qui permettait de fixer à quatre mille hommes au moins le chiffre des contingents ennemis. A la vue de toutes ces tentes, ce fut une course folle entre les Tirailleurs et les Chasseurs pour mettre la main sur les vivres et les munitions des Hovas ; cette fois encore, les Tirailleurs arrivèrent bons premiers. Quelques traînards ennemis qui commençaient à incendier les tentes furent passés par les armes. Quant au butin, outre le drapeau de la Reine, un canon et quantité d’obus, il se composait d’un approvisionnement assez important en munitions et en vivres, plus quantité d’objets divers, toiles, chaussures de femme, etc.

Le combat n’avait duré que trois heures. De notre côté pas de tués, mais seulement sept blessés, dont le lieutenant Audierne et le capitaine adjudant-major de Bouvier, tous deux du 40e Chasseurs ; le premier atteint légèrement et le second simplement contusionné. De son côté, l’ennemi laissait deux cents morts sur le terrain ; le nombre de blessés était certainement encore plus grand, mais, comme ils avaient été enlevés suivant l’habitude constante des Hovas, leur chiffre ne put être apprécié que très approximativement.