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postes établis en avant du village, sur le chemin du mont Beritsa, aperçut des groupes de Hovas qui essayaient de s’approcher en se dissimulant ; il tira sur eux quelques coups de fusil ; puis, ne se sentant pas en force, il se replia sur Tsarasaotra pour ne pas risquer d’être enlevé pendant la nuit.

Le lendemain matin, à 5 h. 45, au moment où, sur l’ordre du commandant Lentonnet, une section de cinquante hommes se rassemblait derrière les faisceaux pour aller reconnaître les environs du village, les sentinelles les plus avancées signalèrent du côté Sud un parti de trois cents Hovas qui arrivait de l’Est en se glissant derrière les replis de terrain. Aussitôt la section déjà rassemblée se porta en avant de l’ennemi. Mais quelques minutes plus tard, un autre parti de quatre cents Hovas se montrait du côté du Nord-Ouest, pendant qu’un troisième groupe ennemi prenait rapidement position du côté Ouest, formant ainsi avec les autres un demi-cercle complet. Les trois groupes se portèrent alors sur le village avec une telle impétuosité qu’ils parvinrent du premier élan jusqu’aux gamelles où le café était en train de chauffer.

Le commandant Lentonnet ne disposait que de cent cinquante fusils ; mais c’était plus qu’il n’en fallait pour donner une leçon aux douze cents Malgaches qui avaient espéré nous surprendre et nous envelopper. L’attaque fut repoussée avec vigueur, mais, dans l’action, nous eûmes deux tués : le lieutenant Augey-Dufresse, de la 6e compagnie du régiment d’artillerie, frappé d’une balle qui lui perfora le foie, et le caporal Sapin, également du régiment d’Algérie, tué raide d’une balle en pleine poitrine. L’ennemi rejeté hors du village, le commandant Lentonnet,