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la concentration des approvisionnements, la grosse question de cette campagne, que Suberbieville va prendre dès à présent une importance considérable. Nous allons y organiser notre base de ravitaillement pour la marche sur Tananarive, et en même temps y concentrer, avec les points d’appui et de réserves en hommes et en vivres de toute nature établis à Marovoay, à Ankaboka et à Marololo, la division échelonnée en arrière de nous depuis Majunga. Du reste, les canonnières sont toutes montées maintenant et fonctionnent régulièrement ; leur point d’attache est Ankaboka, sur la rive gauche du Betsiboka, en face de Marovoay. De plus, mille à quinze cents voitures sont en route, venant de Majunga ; elles ont déjà dépassé Ambato. A partir de Marololo surtout, d’interminables convois circulent à la fois à dos de mulet par la voie de terre, et par la voie fluviale sur les canonnières et d’innombrables pirogues. Aussi les tonnes de vivres commencent-elles à s’accumuler dans des proportions formidables à Suberbieville ; il s’y trouve dès à présent plus de cent mille rations carrées ; mais si c’est assez pour nous faire vivre pendant quinze jours c’est encore trop peu pour que nous puissions nous porter en avant. Le Général ne veut partir que lorsqu’il sera débarrassé de toute inquiétude sur l’achèvement complet de la réunion de l’approvisionnement en tout genre. Cela permet d’ailleurs aux troupes de se refaire par un repos prolongé ; et je vous assure qu’après la traversée des marécages que nous avons laissés derrière nous ce n’était pas du luxe. »