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portant la marque de fabrique de Saint-Denis, de nombreuses caisses de munitions sur lesquelles on lisait encore l’adresse du sieur Shervinton, par Vatomandry, de la dynamite, de la poudre, et tout un stock de Snyders, de fusils à piston et fusils à pierre ; peu d’autres marchandises dans les magasins : quelques volailles, nombre de cochons et une assez grande quantité de riz. Nous pûmes en outre faire dans les champs avoisinants une ample moisson de riz encore sur pied, dont les chevaux et les mulets se régalèrent.

Mavetanana prise, l’occupation de Suberbieville n’était plus qu’une simple formalité, Suberbieville étant commandée par Mavetanana à peu près comme Neuilly l’est par le mont Valérien. Une surprise nous y attendait. Étant donné que les troupes hovas sont tout ce qu’il y a de plus irrégulier et de plus indiscipliné, nous pensions trouver le village pillé, saccagé, détruit : au contraire, les dégâts étaient insignifiants ; le mobilier du personnel, le matériel, l’outillage étaient presque intacts. Cette exploitation de Suberbieville a déjà été pour nous une base sérieuse d’influence dans le pays, et elle est destinée à servir de point de départ à son extension progressive. En attendant, elle rend au Corps expéditionnaire les plus grands services, grâce à sa situation et au dévouement intelligent du personnel. Depuis le représentant de M. Suberbie, M. Guilgot, jusqu’au plus modeste de ses agents, tous nous prêtent spontanément le concours le plus empressé et nous fournissent pour notre marche en avant, à travers un pays presque inconnu, les renseignements les plus précieux et que nous n’avions aucun moyen de nous procurer. C’est surtout au point de vue de