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officiers et soldats qui réussirent à échapper aux balles de nos Tirailleurs et aux coups de sabre de notre cavalerie s’enfuirent absolument nus ; c’est, paraît-il, une coutume chez les Hovas de retirer leurs vêtements avant d’aller au combat. Encore un souvenir qui me revient en voyant le mouvement de retraite des Hovas se dessiner, le général Metzinger, se retournant vers les officiers de son entourage, donna l’ordre d’envoyer planter le drapeau sur le Rova de la Place.

« C’est fait, mon général ! » dit le capitaine Bulot, de la 3e compagnie de la Légion étrangère, en montrant de la main un drapeau tricolore qui flottait en effet depuis quelques instants sur la crête du Bava.

Voici ce qui s’était passé. Dès que les Hovas s’étaient mis à dégringoler leurs sentiers de chèvres, la 3e compagnie de la Légion, qui se tenait à l’arrière avec le convoi, avait jeté sac à terre et, prenant le pas de course, elle avait escaladé les escarpements, pénétré dans le Rova, et hissé son drapeau juste au moment où les Chasseurs à pied arrivaient de leur côté. Nous trouvâmes dans la ville et dans le Rova cinq pièces de canon, dont trois Hotckhiss