Page:Badin - Une famille parisienne à Madagascar avant et pendant l’Expédition, 1897.djvu/206

Cette page n’a pas encore été corrigée

essentiel. Quand pouvez-vous reprendre votre service ?

— Mais tout de suite, mon général.

— Eh bien ! donc, à demain matin. Vous avez la journée pour vous installer. »

Les camarades du capitaine lui firent fête également. Eux aussi l’avaient considéré comme perdu, ou tout au moins comme hors d’état de continuer la campagne, et ils l’avaient beaucoup regretté, car c’était un excellent compagnon en même temps qu’un excellent officier.

Bien qu’il fût déjà à peu près au courant des faits de guerre qui s’étaient passés en son absence, il se fit donner des détails sur les deux plus importantes de ces opérations, le passage du Betsiboka et la prise de Mavetanana.

« Le passage du Betsiboka, lui dit le commandant Hubert, un de ses meilleurs amis, avait soulevé par avance d’assez vives appréhensions ; il s’opéra néanmoins dans les meilleures conditions, en dépit des nombreux Hovas massés sur la rive gauche de la rivière, près de son confluent avec 1’Ikopa. Dès que notre avant-garde parut, les Hovas ouvrirent le feu sur elle ; mais notre artillerie et notre infanterie ayant pris position sur la rive droite à la hauteur du confluent, pendant qu’une des canonnières remontait le chenal de la rivière et qu’une section de la Légion étrangère débarquait sur la rive gauche de l’Ikopa pour assaillir l’ennemi de flanc, les Hovas, criblés de projectiles et menacés d’être tournés, déguerpirent si précipitamment qu’en moins d’une demi-heure ils avaient complètement disparu.

Aussitôt le passage commença, à l’aide d’un chaland d’