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diverses, d’un usage pratique et réconfortant. Et voilà comment, au lieu des trois ou quatre caisses qu’il attendait, l’excellent homme s’en était vu délivrer quatorze, et pourquoi, lorsqu’il avait voulu régler la note, l’agent du Yang-Tsé lui avait fermé sa caisse au nez.

A la vue de toutes les richesses que les trente porteurs de son oncle vinrent déposer à tour de rôle sous la véranda de la maison, Marguerite battit des mains comme une enfant, heureuse pour ses chers malades qu’elle allait pouvoir gâter à son aise. Chaque ballot qu’on ouvrait devant elle lui arrachait des cris de joie, et tout de suite elle pensait à la somme de jouissances qui allait pouvoir se répandre en pluie bienfaisante sur les pensionnaires de l’ambulance.

Outre un fort approvisionnement de médicaments de toute sorte, dont le docteur Hugon s’empara avec un empressement jaloux, il y avait de tout dans les précieuses caisses : des eaux minérales de Vichy, de Vals, de Saint-Galmier, avec des filtres Lutèce, du lait conservé, stérilisé, pasteurisé, des conserves de viande, de poisson mariné, de légumes variés ; des vins de Bordeaux et de Champagne ; des paquets de tabac, de cigares et de cigarettes par centaines ; des chemises, des gilets et des ceintures de flanelle, des tricots, des chaussettes de laine ; jusqu’à des jeux de cartes et de dominos ; des rames de papier à lettres, des livres, des journaux illustrés ; toute une provision de pains de savon, de fil, d’aiguilles et quantité d’autres objets du même genre.

Immédiatement, Marguerite voulut faire une première répartition de ses trésors. Chacun reçut sa part, sauf en ce qui concernait les vins, le docteur réclamant le soin de