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él’tat-major le désirait, nous avons été obligés de subordonner la détermination de notre route, entre Majunga et Suberbieville, à la découverte d’eau potable ; en effet, il eût été impossible aux nombreuses colonnes qui se suivaient de continuer leur marche.

Au delà de Suberbieville, nous aurons de l’eau partout ; en revanche, le bois nous fera défaut. Les Hovas détruisent tout derrière eux en se retirant ; c’est même leur seule manière de se défendre, car ils se dérobent chaque fois que nous sommes sur le point de prendre contact avec eux. Cette tactique déconcerte toutes les prévisions. Heureusement que le général Duchesne n’est pas facile à prendre sans vert ; quoi qu’il arrive, les événements le trouveront toujours prêt.

La grosse affaire, c’est le ravitaillement ; mais là aussi nous avons la chance d’avoir, pour en assurer les multiples services, le plus actif et le plus infatigable des hommes, le général de Torcy, chef d’état-major, qui s’est révélé administrateur tout à fait hors ligne.

Quant à l’état sanitaire, sans être bien fameux encore, il est moins mauvais que dans les commencements. Je m’étonne même qu’avec les chemins abominables que nous avons suivis à travers des marécages pestilentiels, et surtout avec toutes les besognes qu’on a dû demander aux soldats, nous n’ayons pas eu encore plus de fiévreux ; les cas de dysenterie ont été relativement rares et, chose assez surprenante, nous n’avons pas eu un cas de typhus. La température commence à être plus agréable, les journées ne sont pas trop chaudes et les nuits sont plutôt fraîches, tandis qu’en avril la chaleur était suffocante et que nous avions, nuit et jour, la même température humide. Les