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hôpital flottant ; quant au sanatorium de Nossi-Comba et aux autres sanatoria installés sur les hauts plateaux de la Réunion, à Saint-Denis, Saint-François et Salazie, ils n’avaient qu’un très petit nombre de lits disponibles ; de sorte qu’on ne savait où caser les nouveaux arrivants.

Daniel offrit au service de Santé de s’en charger et de les emmener tous à Maevasamba. Cette fois la nécessité pressante fit passer par-dessus règlements et formalités, et la proposition du vieux colon fut acceptée.

Le jour même, la Ville-de-Paris levait l’ancre, ayant à bord les deux officiers et les vingt-trois soldats amenés par l’Ambohimanga. Sauf un des officiers, aucun d’entre eux ne paraissait trop gravement atteint pour que le changement d’air et un régime reconstituant n’eussent pas raison de leur état d’anémie. Daniel emportait en outre la machine à faire de la glace et l’appareil distillatoire réclamés par le docteur Hugon, ainsi que trois cents bouteilles d’eaux minérales, tout ce qu’il avait pu rafler chez les mercantis de Majunga, en attendant l’envoi que devait lui apporter le Yang-Tsé.

La première étape, c’est-à-dire la courte traversée à bord de la Ville-de-Paris, fut rapidement franchie, sans fâcheux incident. Ce fut à Manakarana seulement que les difficultés commencèrent. Il fallut tout d’abord – ce qui n’était pas chose aisée pendant ces temps troublés – trouver immédiatement des filanzanes et des porteurs en quantité suffisante pour transporter jusqu’à Maevasamba, non seulement les vingt-cinq convalescents, mais encore les nombreuses caisses dans lesquelles Daniel avait entassé un fort supplément de literie et de lingerie pour les besoins de l’ambulance. Heureusement l’excellent colon était