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Marguerite et jamais il n’aurait eu le courage de lui rien refuser.

Quant à l’oncle Daniel, il était maintenant plein d’enthousiasme. Il ne se rappelait même plus une seule des réserves qui lui étaient venues à l’esprit de prime abord. Il ne voyait plus que le bien à faire et les services à rendre, et puis aussi l’aliment que cela devait donner à son activité naturelle, condamnée au repos depuis l’interruption du mouvement commercial.

Le surlendemain de leur départ de Manakarana, nos voyageurs arrivaient à Maevasamba, où ils trouvaient tout en fort bon état. Comme l’avait prévu Marguerite, quelques jours suffiraient pour approprier la maison à sa nouvelle destination. Un supplément de couchettes et de literie, ainsi qu’un fort approvisionnement de quinine et de quelques autres médicaments, voilà surtout ce qu’il était urgent de faire venir ; l’oncle Daniel s’en chargea. Sur les instances de sa nièce, il la laissa achever, avec le docteur Hugon, les dernières installations et regagna Manakarana, où il s’embarqua aussitôt pour Majunga.

Il s’agissait maintenant de voir le directeur du service de Santé et de lui demander de distraire de l’hôpital n° 1, ou du Shamrock, vingt-six convalescents pour les diriger sur l’ambulance de Maevasamba. L’excellent homme se figurait qu’il allait être reçu à bras ouverts et que son offre généreuse serait acceptée avec force remerciements ; grande fut sa surprise en constatant que la chose n’était pas si simple qu’il l’avait pensé. Au quartier général, où il ne fut pas reçu sans peine, on l’envoya, avec de bonnes paroles, au service de Santé ; là, on lui opposa toute sorte de règlements administratifs ; on verrait, on étudierait, on