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— Et ta chambre, à toi ? tu la supprimes aussi ?

— Bien sûr. Moi, je suis solide et bien portante. Je m’arrangerai un petit coin n’importe où. Mais laissez-moi continuer. Au deuxième, je compte que nous pourrons installer dix autres chambres, dont trois à deux lits. Ça nous fait donc vingt-six lits de disponibles. La salle de bain, la salle de douches sont toutes prêtes. La pharmacie, je la mets dans la serre.

— Tu mets la pharmacie dans la serre ! C’est parfait ! Et les remèdes, c’est toi qui les fabriqueras, dans la serre ; et qui les appliqueras aussi sans doute ? Tu seras à la fois le pharmacien, le médecin et le reste ?

— Je serai simplement l’infirmière. Le médecin, ce sera notre excellent docteur Hugon. Et je suis sûre qu’au lieu de se moquer de moi comme vous, il ne demandera qu’à m’aider, lui. Il est assez malheureux qu’on n’ait pas voulu accepter ses bons offices au quartier général, sous prétexte que le service de Santé était au grand complet.

— Alors tu crois sérieusement que Hugon, en admettant qu’il consente, et toi, vous suffirez à faire marcher une ambulance ?

— Oh ! ça non. Il nous faut encore quelqu’un qui ait l’habitude de commander et de diriger, quelqu’un d’intelligent, d’actif, de pratique, pour se charger de toute la partie administrative, s’occuper des approvisionnements, recruter et gouverner le personnel, etc.

— Enfin tu avoues que tu ne suffiras pas à tout ; c’est heureux.

— Bien entendu. Mais ce n’est pas là ce qui m’inquiète. J’ai mon affaire sous la main.