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préféra remettre à un peu plus tard l’occupation de cette place ; puis, comme il ne voulait pas imposer à ses soldats un séjour prolongé au milieu des palétuviers et des marais de Miadana, il rentra avec eux à Majunga, laissant seulement à Mahabo et à un autre village nommé Mevarano un nombre d’hommes suffisant pour conserver les avantages que sa marche hardie lui avait valus.

La semaine suivante le temps étant redevenu plus favorable, il reprit les opérations. L’armée hova, renfermée dans Marovoay, se composait de quatre mille hommes environ, tous armés de fusils à tir rapide et appartenant au contingent régulier des milices, sous le commandement de Ramasombazah et de son lieutenant Rainiansy. Le Général combina son attaque avec le détachement laissé à Mahabo et la division navale venue par la baie de Bombetok. Terrifiés par les obus de la grosse artillerie du Primauguet, les Hovas ne tinrent pas devant l’élan de nos troupes, et se sauvèrent dans toutes les directions, poursuivis de près par la 3e compagnie des Tirailleurs algériens qui leur tua trois cents hommes et faillit même s’emparer de Ramasombazah ; sans la vigueur de jarret de ses porteurs de filanzane, le farouche gouverneur du Boueni était fait prisonnier. Dans la place si rapidement enlevée on trouva une mitrailleuse, vingt canons Krupp, Gattling et Armstrong, cinq affûts de canons Gardner, deux mille obus, plus de quinze cents bœufs environ et de forts approvisionnements de riz. On y trouva en outre les somptueux costumes militaires que Ramasombazah revêtait dans les grandes circonstances, la sagaie d’argent qui était l’insigne de sa dignité, et jusqu’à une correspondance volumineuse qu’il n’avait pas