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cela pourra servir à éclaircir la question que vous avez d’abord proposée.

   Il y a environ mille neuf cents ans régnait dans cette île un roi dont la mémoire est parmi nous en plus grande vénération que celle d’aucun autre que nous honorons, non par un culte superstitieux, mais en le regardant comme un instrument dont Dieu s’est servi, quoiqu’il ne fût qu’un homme mortel. Il s’appelait Salomona ; et nous le croyons auteur de nos Lois. Dieu lui avait donné un cœur vraiment grand, et incapable de se lasser de faire le bien ; il s’appliquait uniquement à signaler son règne par la félicité parfaite de son Peuple.

   Ce Monarque ayant mûrement considéré que cette île dont le circuit divisé par milles,