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qui appartenait plutôt à des esprits et à des puissances célestes, qu’à des hommes quels qu’ils fussent.

   À ces paroles, le Proviseur sourit doucement et dit que ce n’était point sans raison que nous avions joint quelques excuses à cette question, puisqu’elle donnait à entendre que nous regardions en quelque manière sa Patrie, comme un pays de Magiciens, d’où l’on enverrait dans le reste du monde des esprits aériens pour rapporter tout ce qui s’y passe.

   Nous lui dîmes tous d’une voix avec respect faisant voir sur nos visages que nous prenions ce qu’il venait de nous dire pour une raillerie agréable ; qu’à la vérité nous étions fort portés à croire qu’il y avait dans sa Nation quelque chose de surnaturel ; mais que nous l’attribuions plutôt