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ils apprennent que, selon toutes les apparences, la fin de leurs jours viendra dans six mois. Des gens qui se croyaient à couvert même de la fièvre la plus légère à cause de l’excellence des aliments de leur nouvelle patrie, et qui se flattaient déjà de devenir presque immortels ; n’entendent parler que de peste et de préservatifs.

   La terreur dont ils furent saisis les pressa si vivement dès le second jour après la publication du pronostic, qu’il n’y en eut pas un qui ne se repentit dans son cœur de nous avoir abandonné. Les derniers d’entre eux n’attendirent pas qu’il fut passé pour déclarer assez haut leur sentiment ; et les principaux, dont la frayeur n’était pas moindre, ravis de cette ouverture, nous eussent écrit sur le champ pour