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nous ne partions pas avant six mois, quelles, raisons n’avais-je pas de craindre la peste ? Les étrangers ne sont-ils pas toujours plus susceptibles des maux qui surviennent dans un pays, que ceux qui y sont nés ?

   Je n’étais pas le seul à qui cette pensée fut tombée dans l’esprit. La nouvelle de la peste future déjà répandue par toute la ville lorsque le proviseur nous la communiqua, avait d’abord fait son premier effet dans la maison du gouverneur, d’où elle était sortie. Quelle fut l’épouvante de nos infidèles compagnons, lorsqu’ils se virent menacés d’un mal si horrible ? Ils avaient compté de rajeunir, pour ainsi dire, en Bensalem ; d’y jouir d’une vie longue, tranquille, pleine de douceur : et avant même qu’ils n’aient le temps de s’établir,