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beaucoup à cela ; mais ce qui en est la principale cause, c’est qu’on ne publie jamais aucune partie de l’Histoire que très longtemps après la mort, non seulement de ceux dont on y rapporte les actions, mais aussi ceux qui l’ont composée. Joabin me disait en riant à propos de ceci, que sa Nation était bienheureuse de ce qu’il ne se trouvait point d’Aman en Bensalem. Mardochée, disait-il, aurait beau rendre un service signalé au roi ; si le roi ne s’en souvenait pas de lui-même, le fidèle circoncis resterait sans récompense, l’impitoyable Aman sans punition, les pauvres juifs sans recours ; car les rois de Bensalem ne lisent ni le jour, ni la nuit, les Annales de leur règne. Il y a, à la Chine, une coutume assez semblable à la nôtre sur ce sujet.