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ayant ouvert mes rideaux, je vis Euphranor qui s’approchait de moi. Qu’est-ce qui vous amène ici ce matin, lui dis-je, quoique je me doutasse de son dessein ?

   Avant de me répondre, il s’assit auprès de moi, et puis me fit un long discours sur l’injustice, les dérèglements, la corruption qui régnaient en Europe ; et sur l’équité, la droiture et l’innocence des peuples de Bensalem. La conclusion fut, que puisque la providence nous avait conduits dans cette île ; il ne croyait pas que nous pussions songer à en sortir, sans nous rendre criminels ; qu’il ne doutait aucunement que mes sentiments ne fussent conformes aux siens.

   Nous avons fait les, mêmes réflexions vous et moi, lui dis-je, mais elles nous ont conduits à des résolutions toutes contraires. Et