Page:Bacon - La Nouvelle Atlantide de François Bacon, 1702.djvu/184

Cette page n’a pas encore été corrigée

des habitants de Méliar, (ainsi s’appelait la Ville où nous étions,) je l’aurais aisément pris pour une raillerie. Le Proviseur s’étant aperçu de la peine où j’étais ; Saül, me dit-il, ayant été et bon méchant, je ne doute point que vous ne preniez son nom pour une louange très équivoque. En cette occasion l’on vous appelle comme lui, parce que l’on compare votre bonheur au sien ; sans faire la moindre allusion à sa conduite, ni à vos mœurs qui font irrépréhensibles. Saül cherchait les ânesses de son père, et il trouva une couronne ; vous cherchiez des marchandises, et vous avez rencontré la lumière. C’est en ce sens que l’on vous nomme Saül, selon la coutume de ce royaume, où l’on appelle ainsi tous ceux à qui il arrive un bonheur auquel ils ne devaient pas s’attendre. Cette explication, que