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en Bensalem il se serait sans doute montré à lui sous, la figure d’un beau Chérubin tout environné de gloire. Il n’y a ici ni lieux de débauche, ni maisons infâmes, ni filles qui s’abandonnent pour de l’argent, ni rien de semblable ; on s’y étonne que vous en souffriez en Europe ; on y déteste cette lâche tolérance ; on y dit que vous ruinez l’effet et la fin du mariage.

   Le mariage est établi pour servir de remède à la concupiscence ; et la concupiscence à son tour est comme un aiguillon qui porte au mariage. Vous rendez criminelle cette inclination que la nature inspire, le remède du mariage devient superflu lorsque vous ouvrez aux hommes d’autres chemins pour satisfaire leurs désirs. De-là vient qu’on en voit parmi vous une infinité qui ne se marient