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Observation relative à l’usage du bain et des onctions.

740. Il est assez étonnant que le bain, employé comme partie du régime, soit tombé en désuétude. Les Grecs et les Romains en avoient une idée bien différente, et sembloient le croire aussi nécessaire que le boire et le manger. Ce goût s’est conservé chez les Turcs presque jusqu’à nos jours[1] ; mais, parmi

  1. Parce que l’ablution est chez eux une observance qui fait partie de la religion : Moyse et Mahomet, législateurs-médecins, avoient judicieusement prescrit cette pratique salutaire à leurs nations respectives, qui vivoient sous un climat fort chaud : d’où les femmes turques et juives ont conclu très religieusement et très peu physiquement, qu’elles devoient se baigner tous les jours dans l’eau froide, même dans les pays froids, mème durant l’hiver, même durant leur temps critique : c’est se perdre durant sa vie, pour se sauver après sa mort, c’est-à-dire, se tuer, pour se sauver. D’où je conclus, moi, homme spéculatif, que les religions, ainsi que les végétaux, ne doivent être transplantées qu’avec de grandes précau-