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l’enchaînement constant des phénomènes qui se suivent, s’accompagnent et se poussent en quelque manière, réciproquement, dans le temps et dans le lieu), afin de nous mettre un jour en état de produire, par le moyen des phénomènes dont nous disposons, ceux dont nous ne disposons pas encore.

Car, pour connoître toute la nature, il n’est pas nécessaire d’observer une à une toutes ses parties ; puisqu’un grand nombre de ces parties se ressemblent : comme il n’est pas nécessaire d’étudier et d’analyser vingt volumes pour connoître toutes ou presque toutes les lettres de l’alphabet, vu qu’elles se trouvent toutes, ou presque toutes, dans une page ou deux ; la constitution réelle de la nature devant avoir d’autant plus d’analogie avec celle de la langue qui parle aux yeux, que le sublime inventeur du plus ancien de tous les alphabets, modèle de tous les autres, a dû nécessairement mouler, et, pour ainsi dire calquer la constitution de la langue visuelle