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fet du mouvement rapide et tumultueux de ses esprits visuels, qui, étant comprimés par la vapeur du vin, ont des mouvemens de vibration fort irréguliers ; car le mouvement des esprits visuels, et le mouvement réel de l’objet, comme nous l’avons déjà observé, produisent les mêmes apparences. Quant à cet effet que nous attribuons au mouvement rapide et apparent de l’objet, on sait que, lorsqu’on pince une corde de violon pour la mettre en vibration, elle paroît double ou triple ; illusion fort semblable à celle qu’il s’agit d’expliquer[1].

726. Les quantités de vin étant supposées parfaitement égales, on s’enivre plus en buvant à petits coups, qu’en buvant à grands coups ; et le vin sucré eni-

  1. Dans deux instans consécutifs, et qui se succèdent avec une extrême rapidité, il voit l’image d’un même objet en deux lieux différens ; et comme, au moment où il voit la seconde image, il n’a pas encore cessé de voir la première, il voit deux images presque en même temps, et en conséquence il croit voir deux objets.