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ment à la recherche des causes, et qui fait qu’on attribue les effets qu’on veut expliquer, à des vertus secrètes et à des qualités occultes, genre d’explication dont les hommes se contentent trop aisément, et qui, en éteignant toute ardeur pour la recherche des véritables causes, empêche de les découvrir ; cependant on ne doit appliquer cette censure qu’à la partie exécutive et pratique des sciences, ou l’on doit donner presque tout à l’expérience et aux observations directes ; ces indications que fournit une simple théorie, ne pouvant mener aussi sûrement au but ; règle qu’il faut appliquer aux individus, ainsi qu’aux espèces. Par exemple, dans la médecine pratique, si l’on avoit une jaunisse à guérir, ce ne seroit pas non plus assez de dire qu’alors les médicamens à administrer ne doivent pas être rafraîchissans ; ce qui mettroit obstacle à cette dilatation qu’exige la maladie ; qu’ils ne doivent pas non plus être de nature chaude, ce qui pourroit exalter excessivement la