Page:Bacon - Œuvres, tome 9.djvu/520

Cette page n’a pas encore été corrigée

qu’il ait aucune connoissance du service qu’on veut lui rendre, et c’est ce que l’expérience a confirmé beaucoup mieux que tout le reste ; car quelques personnes s’étant avisées d’ôter l’onguent de dessus l’arme, à l’insu du blessé, et seulement pour voir ce qu’il en résulteroit, la blessure redevint extrêmement douloureuse ; ce qui dura jusqu’à ce que l’arme eût été enduite de nouveau.

7°. Certains auteurs assurent de plus que, si l’on ne trouve point sous sa main l’arme qui a fait la blessure, il suffit de prendre un instrument quelconque de fer ou de bois, mais figuré à peu près comme cette arme ; de l’insérer doucement dans la plaie, pour la faire saigner de nouveau, et de frotter ensuite, avec l’onguent, cet instrument, qui, par ce moyen, deviendra également curatif. Ceci me paroît avoir été imaginé pour donner de la vogue à cette merveilleuse recette, et engager le monde à en user, vu qu’assez souvent on auroit de la peine à retrouver l’arme qui auroit fait la blessure.