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main, en vertu d’une sympathie ou antipathie secrète. Une opinion très ancienne, et assez généralement reçue, attribue aux pierres précieuses qui ne servent ordinairement que pour la parure, des propriétés qui tiennent du merveilleux, et dont quelques-unes, à la vérité, sont réelles, mais fort exagérées. On ne peut disconvenir toutefois que les pierres de ce genre ne contiennent des esprits très subtils et très atténués, comme le prouve assez leur brillant et leur éclat ; en conséquence, il se peut qu’en agissant sur les esprits vitaux par une sorte de corrélation harmonique, ils les raniment et les égaient[1]. Celles qui produisent le plus sensiblement ces effets, sont le diamant (le brillant), l’éme-

  1. La vanité humiliée est un poison, comme nous l’avons dit ailleurs ; et la vanité satisfaite est un cordial : or, ces bagatelles contentent ordinairement la vanité de ceux qui les portent ; sans compter que leur éclat plaît à la vue, et que le plaisir modéré est un remède à tous les maux.