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et une chaleur excessivement sèche ferme les pores de la peau. Aussi, lorsqu’on est au soleil ou près du feu, sue-t-on plus aisément en se tenant couvert, qu’en restant tout-à-fait nud : d’ailleurs, l’on provoque plus doucement et plus aisément la sueur dans une personne qui est au lit, à l’aide de bouteilles remplies d’eau chaude, qu’à l’aide de briques chauffées au même degré. En second lieu, l’eau chaude rend la peau plus perméable, et l’humor excrémentitiel de chaque partie plongée dans l’eau, se dissipant ainsi plus aisément par la transpiration insensible, n’a pas le temps de se ramasser en gouttes, de se convertir en sueur manifeste, et de sortir sous cette forme : sans compter qu’une chaleur modérée, et qui croît par degrés, provoque les sueurs plus aisément et en plus grande abondance, que ne le feroit une chaleur d’abord très forte, et qui resteroit au même degré. La raison de cette différence est qu’une chaleur douce, tranquille et graduée, ouvre mieux