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par exemple, la graine de lin, l’herbe aux puces (coniza).

931. Il est, comme on pent s’en assurer par l’expérience, des odeurs qui sont quelque peu nourrissantes et telle est entr’autres celle du vin. Si nous devons en croire certains historiens de l’antiquité, Démocrite étant près de mourir, et entendant une femme de la maison se plaindre de ce qu’il ne lui seroit pas permis d’assister à la fête solennelle qui approchoit, parce qu’il y auroit un cadavre au logis, se fit apporter une mie de pain, l’ouvrit, versa dessus un peu de vin, et en respirant la vapeur qui s’en exhaloit, prolongea sa vie jusqu’à ce que le temps de la fête fût entièrement écoulé[1]. J’ai connu un homme de distinction qui jeûnoit quelquefois pendant trois, quatre et même cinq jours, ne prenant aucunc espèce d’aliment, soit sofide, soit liquide, mais qui y suppléoit

  1. Quelle bonté ! sur-tout après une plainte aussi déplacée ; cela vaut mieux que tous ses livres.