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cre et de suc de violettes ou d’autres fleurs auxquelles on joint un peu d’ambre, pour les personnes d’un goût plus délicat. De ces substances dissoutes dans l’eau, on compose une boisson qui tient lieu de vin ; cette dernière liqueur étant interdite dans ces contrées par la loi mahométane. Mais, ce qui nous paroît assez étonnant, c’est que les Anglois, les Hollandois ou les Allemands, n’aient pas encore pensé à établir des brasseries à Constantinople, vu la grande quantité d’orge qu’on y recueille. Or, si la plus grande partie du peuple, dans ces pays-là, ne boit que de l’eau, ce peut être par frugalité ; une telle boisson qui ne coûte rien, étant réellement un grand objet d’économie : mais les personnes plus aisées ne craindroient pas le petit surcroît de dépense occasionné par l’usage de la bière. Cependant, cet étonnement cesse, lorsque je considère que, même en France, en Italie et en Espagne, on n’a pas encore généralement adopté ce genre de boisson, qui pour-